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L’accessibilité numérique dans l’aide aux dys

Comment définit-on l’accessibilité numérique ?


Selon l’initiative pour l’accessibilité du web (ou Web Accessibility Initiative), lancée en 1996 par le World Wide Web Consortium (ou W3C), l’accessibilité du web signifie que les sites Internet, les outils et les technologies numériques sont conçus et développés de sorte que les personnes handicapées puissent les utiliser et ce, quel que soit leur handicap (auditif, cognitif, neurologique, physique, visuel ou de la parole)1.





Toutes les interactions avec le numérique doivent être possibles : percevoir, comprendre, naviguer et interagir avec le web, mais aussi y contribuer.


Cette définition est corroborée par les dispositions légales en France :

  • la loi du 11 février 20052, cadre de référence en la matière, impose à la société française de s’adapter au handicap et de mettre en œuvre cette accessibilité numérique. Ainsi, elle est obligatoire pour tous les services publics, y compris l’école ;

  • le décret du 24 juillet 20193, qui renforce le caractère obligatoire et établit le cadre de mise en œuvre de l’accessibilité numérique dans toutes les administrations publiques, à disposition des personnes handicapées ;

  • le référentiel général d’amélioration de l’accessibilité (RGAA)4, qui précise les exigences techniques à respecter pour l’accessibilité des contenus.


Au regard de cette définition et du cadre légal, il est donc obligatoire que les établissements scolaires publics, en partenariat avec d’autres instances publiques si nécessaire, mettent en œuvre l’accessibilité numérique pour les enfants et les adolescents atteints de troubles dys


Mais en pratique, ces obligations réglementaires, qui visent à faire respecter les droits fondamentaux de près de 20% de la population française (tous handicaps confondus), ne sont pas toujours respectées


Pourquoi l’accessibilité numérique est une aide aux dys ?


Une question se pose alors : en quoi les outils numériques sont-ils si primordiaux aux dys ?  


Les enfants dys souffrent de troubles des apprentissages qui mènent inévitablement, s’ils ne sont pas correctement pris en charge, à des difficultés et retards dans la scolarité. L’école ne répond alors plus à ses obligations d’instruction pour tous et d’inclusivité.


L’accompagnement des enfants dys nécessite donc des aménagements. L’encadrement humain (professeur, orthophoniste, ATSEM, AVS, AESH…) est certes primordial, mais l’intervention d’outils numériques l’est tout autant. En effet, l’adaptation des matériels et des supports pédagogiques, notamment via le numérique, permet de surmonter le handicap. Ainsi, les élèves dys peuvent suivre correctement les cours et gagnent en autonomie.  


Cette accessibilité numérique doit non seulement s’appliquer aux manuels scolaires et aux supports de cours, mais aussi à tous les autres supports utilisés dans le cadre scolaire : les devoirs à la maison, les livres étudiés, et même le matériel annexe (emploi du temps, carnet de correspondance, agenda et actualité de l’école…)5.


Lorsque cette adaptation a lieu, les bienfaits pour les enfants dys se font immédiatement ressentir : 

  • l’accès au texte et à l’écrit pour les dyslexiques est facilité ;

  • la dysorthographie bénéficie d’appuis technologiques comme les conjugueurs électroniques ou la prédiction lexicale ;

  • les outils visuels et interactifs rendent les concepts mathématiques plus accessibles aux dyspraxiques et dyscalculiques ;

  • certains outils numériques (agenda électronique, logiciel de prise de notes), permettent aux enfants dys de libérer de « l’espace mental » pour l’apprentissage plutôt qu’à des fins d’organisation ou de mémorisation ;

  • les supports pédagogiques numériques peuvent être enrichis, personnalisés et adaptés, selon les besoins de chaque enfant.


Numérique : quelles règles à respecter ?


L’initiative pour l’accessibilité du web a établi 4 principes et 12 règles à respecter (le WCAG, en constante révision et actuellement revu pour les utilisateurs avec déficiences cognitives, comme les dys) pour faire en sorte qu’un contenu web soit accessible à tous. Ces préconisations concernent autant la lisibilité textuelle d’un contenu que la navigabilité d’un support. 


Ainsi :

  • la mise en page du support (web ou software) doit être simple – nombreux espaces blancs, éléments dynamiques limités – et ce, sans perte d’information ;

  • les animations dynamiques ne doivent pas se lancer automatiquement et l’utilisateur doit pouvoir les mettre en pause ;

  • les supports doivent être faciles à naviguer (avec menu, fil d’Ariane…) et « prévisibles », pour ne pas dérouter l’utilisateur (favoriser l’habitude) ;

  • la lisibilité textuelle doit être étudiée – type et taille de police, typographies spécifiques, contraste et couleur, interlignage, longueur de ligne… ;

  • le contenu doit être simple – mots clairs, phrases simples ;

  • l’information doit être accessible visuellement et auditivement (par exemple, via des synthèses vocales ou un lecteur d’écran) et vice-versa, tout contenu sonore doit associer une transcription textuelle ;

  • les logiciels/sites web doivent être compatibles à tous les équipements (ordinateur, tablette)…


Comment les établissements scolaires peuvent-ils accroître l’accessibilité numérique ?


Le numérique, pas assez présent en classe


Bien que 9 enseignants sur 10 reconnaissent les bénéfices pédagogiques du numérique, ils sont encore trop peu à y être formés sérieusement : en 2018, seulement un tiers d’entre eux avait participé à une formation dans ce domaine au cours de l’année7


En outre, l’équipement est encore trop faible dans les écoles publiques françaises8 : 

  • 14,4% des écoliers et 33,8% des collégiens ont accès à un ordinateur à l’école ;

  • 17‰ des écoliers et 17,7‰ des collégiens voient leurs cours dispensés sur un tableau numérique interactif (TNI).


Notons que ces taux d’équipement concernent tous les enfants et pas spécifiquement ceux atteints de troubles des apprentissages. Et même s’ils sont en constante croissance depuis une décennie, ils révèlent un problème saillant : ils sont insuffisants pour répondre à l’exigence d’inclusivité à l’égard des dys.


À ce titre, rappelons que les enfants dys peuvent bénéficier d’un ordinateur personnel, à condition que leur(s) trouble(s) dys ait été reconnu(s) (bilan et prescription médicale) , ou d’un matériel pédagogique adapté notifié pour les familles ayant constitué une demande d’équipement auprès de la MDPH, responsable de l’attribution des ordinateurs.


La gestion du handicap en classe


Une enquête de l’Ifop réalisée en août 20239 révèle que le chemin à parcourir pour atteindre la pleine inclusion des élèves dys au sein d’établissements scolaires conventionnels est encore long. Elle nous informe que :

  • le caractère fondamental de l’inclusivité à l’école fait consensus, 90% du corps enseignant estimant  que l’accueil des enfants handicapés est un droit fondamental ;

  • toutefois, nombreux sont les professeurs qui doutent de la capacité du système scolaire conventionnel à englober les élèves en situation de handicap ;

  • c’est encore plus vrai si le handicap est psychique, cognitif ou intellectuel.


Ce sentiment se fonde sur des appréhensions personnelles (tracas, contrainte, travail supplémentaire) et professionnelles (école non adaptée, manque de moyens). Néanmoins, les enseignants admettent aussi qu’ils ne sont pas bien formés pour accueillir des enfants handicapés.



Accroître l’accessibilité numérique dans le milieu scolaire et ainsi, favoriser l’inclusion des élèves dys est donc avant tout une affaire de moyens, tant humains que matériels, mais aussi de formation des enseignants (au handicap, aux nouvelles technologies). Cependant, le travail de sensibilisation du corps enseignant est aussi primordial, tant pour lever les appréhensions que pour changer leur regard sur le handicap.


Dans ce contexte, l’intervention d’instances externes peut permettre de compenser les carences actuelles du système scolaire. À cet égard, les Acteurs de l’Inclusion sont une solution à envisager : nos formations, accompagnées ou non par un formateur qualifié, offrent l’opportunité aux enfants dys de surmonter leurs difficultés d’apprentissage et de réussir leur parcours scolaire.





Sources :

5 - Fédération Française des DYS, La scolarité des Dys

6 - Ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse, L'utilisation du numérique à l'École

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