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Neurodéveloppement : que sont les troubles dys ?

Enfant qui rature excessivement ses cahiers, qui ne tient pas en place, qui peine à comprendre ce qu’on lui dit ou qui ne parvient pas à compter sur ses doigts… Autant de manifestations pouvant révéler des troubles dys. Ils s’appellent dyslexie, dyscalculie ou encore dyspraxie et sont des troubles des apprentissages pouvant impacter négativement la vie scolaire et sociale de l’enfant, mais aussi sa vie future d’adulte. Voici une brève introduction aux troubles du neurodéveloppement que sont les troubles dys – leur définition, leurs manifestations et leurs conséquences sur la vie des familles. 


Quels sont les différents troubles dys ? 


Troubles DYS ou troubles spécifiques des apprentissages et du langage : Définition préalable


Les troubles dys sont des troubles spécifiques du langage et des apprentissages pouvant causer des difficultés de lecture, affecter l’expression écrite ou orale, l’aptitude au calcul ou encore la capacité de concentration. Ils concernent environ 5 à 7% des enfants en âge d’être scolarisés. Ces troubles, qui ne traduisent pas une déficience intellectuelle, sont toutefois durables et affectent autant la scolarité que la vie quotidienne des enfants[1]. 


Les différents troubles dys


Il n’existe pas un trouble dys, mais bel et bien plusieurs déclinaisons des troubles des apprentissages. Ils sont répertoriés dans la classification DSM-5 (le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux et psychiatriques, qui fait autorité) comme suit : 

  • le trouble spécifique des apprentissages avec déficit en lecture, ou dyslexie ;

  • le trouble spécifique des apprentissages avec déficit de l’expression écrite, ou dysorthographie ;

  • le trouble spécifique des apprentissages avec déficit du calcul, ou dyscalculie

Ils sont généralement associés à d’autres troubles dys :

  • le trouble du développement du langage (TDL), ou dysphasie ;

  • le trouble développemental de la coordination, ou dyspraxie, pouvant inclure un trouble de l’écriture, ou dysgraphie ;

  • un déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, le TDAH et le TDA

La Fédération Française des Dys ajoute à cette liste d’autres troubles spécifiques cognitifs pouvant être assimilés à des troubles dys : le syndrome dys-exécutif et les troubles mnésiques. 

Ces différents types de troubles peuvent coexister et leur ampleur est variable.


Comment se manifestent les troubles spécifiques des apprentissages et du langage ?


La plupart du temps, les troubles dys se révèlent vraiment en milieu scolaire, dès les premiers stades de l’apprentissage. Mais selon la nature des troubles, ils se manifestent différemment.


Troubles spécifiques de l’acquisition du langage


La dyslexie et la dysorthographie surgissent généralement aux prémices de l’apprentissage de la lecture et du graphisme. Elles se traduisent par[2] :

  • des difficultés à identifier les mots et à les distinguer un à un lorsqu’ils sont associés dans une phrase ;

  • une lenteur à la lecture qui est peu fluide et ponctuée d’erreurs ;

  • une compréhension des textes altérée ;

  • une écriture laborieuse et parfois illisible, présentant des fautes d’orthographe parfois aberrantes ;

  • une fatigue significative après la lecture et/ou l’écriture. 


Dysphasie


Ce trouble du développement du langage oral touche autant la réception que l’expression d’un message. L’enfant atteint a non seulement des difficultés de compréhension quand on lui parle, si bien qu’il répond par un comportement inadapté, mais rencontre aussi des difficultés à s’exprimer[3].

Ce trouble du langage se traduit par :

  • des paroles indistinctes ;

  • une syntaxe chaotique ;

  • une expression par des mots isolés, sans capacité à construire des phrases ;

  • un manque de mots pour s’exprimer. 


Dyspraxie


La dyspraxie est un trouble spécifique du développement moteur et des fonctions visuelles et spatiales. Elle se manifeste à un très jeune âge (le petit enfant peine à réaliser des tâches simples, par exemple dans le cadre des jeux d’éveil) et se poursuit à l’école (elle peut se traduire par une difficulté à apprendre l’écriture – dysgraphie)[4].

Les signes les plus parlants de ce trouble développemental de la coordination sont des difficultés à :

  • s’habiller, se moucher, se laver les dents… ;

  • accomplir des tâches simples, comme faire son cartable ;

  • réaliser les gestes classiques du langage non verbal ;

  • utiliser correctement les objets de la vie commune, comme les couverts ou les clefs ;

  • se déplacer dans des lieux nouveaux ;

  • se repérer dans un livre ou cahier.


Dyscalculie


Ce trouble dys se traduit par une altération de l’aptitude à comprendre et à utiliser les chiffres. Ainsi, il induit des difficultés pour l’élève à compter, dénombrer, comprendre les quantités, maîtriser les systèmes numériques, réaliser un calcul (mental ou par écrit) ou apprendre ses tables de multiplications[5].


TDA et TDAH 


Enfin, le trouble de l’attention (avec ou sans hyperactivité), considéré comme un trouble cognitif spécifique assimilable à un trouble dys, se définit par des difficultés à se concentrer et à soutenir son attention lors d’une activité, en dépit d’une bonne volonté avérée[6]. 

S’agissant de l’inattention, elle se manifeste par :

  • une incapacité à porter son attention aux détails ;

  • une difficulté à soutenir son attention sur une tâche spécifique, même ludique ;

  • la perte récurrente d’objets ;

  • des oublis fréquents ;

  • une difficulté à se conformer aux consignes ;

  • un évitement des tâches demandant un effort mental soutenu ;

  • une tendance à se laisser distraire facilement ;

  • des problèmes de planification et d'organisation au quotidien. 

Quant à l’hyperactivité, elle se traduit chez les enfants avec troubles de l’attention par :

  • une mobilité accrue (se tordre les mains constamment, se tortiller sur sa chaise) ;

  • une difficulté à rester immobile ou à se tenir tranquille ;

  • une grande volubilité ;

  • une incapacité à attendre son tour ;

  • une tendance à interrompre les autres lorsqu’ils parlent. 


Troubles dys : qu’impliquent-ils pour les enfants et leurs familles ?


Les troubles dys ont des répercussions sérieuses sur la qualité de vie des enfants et, par extension, celle de leurs familles. 

Les difficultés d’apprentissage se répercutent tout d’abord sur la scolarité de l’enfant : à l’école ses résultats scolaires ne sont pas à la hauteur des efforts fournis. En outre, l’état de santé de l’enfant est impacté, puisque les efforts qu’il met à lire, écrire, compter, s’organiser ou se concentrer l’épuisent.

Mais les troubles dys peuvent aussi avoir des conséquences sur sa qualité de vie générale : une fragilisation psychologique, une estime de soi dégradée, un risque d’isolement social. La détresse ressentie peut entraîner d’autres troubles du comportement.

Pour les parents, la détresse est aussi de mise. En effet, ils se heurtent à une large palette d’émotions négatives : l’incompréhension de la pathologie de leur enfant, les doutes quant à ses aptitudes intellectuelles, le déni. Puis, s’ils parviennent à obtenir un diagnostic (et l’errance médicale survient souvent dans ce parcours de santé), un sentiment de culpabilité mêlée à de la fatigue et du découragement peut survenir[7]. 


Troubles dys et parcours de santé : comment établir un diagnostic fiable pour une prise en charge adaptée ?


Les premières personnes à suspecter un trouble dys chez un enfant sont bien entendu ses parents, mais aussi le personnel enseignant, pour peu qu’il s’y soit intéressé. Toutefois, ce primo-diagnostic des proches doit être confirmé par le corps médical.

Le médecin de l’enfant doit alors prendre le relais. À cet égard, la Haute Autorité de Santé préconise un diagnostic précoce et encourage les professionnels de santé à être à l’écoute des demandes et des besoins des familles.

Pour s’assurer une fiabilité diagnostique, le médecin doit mener des entretiens avec les parents et l’enfant. Il doit assurer la mise en place d’une étroite collaboration avec un rééducateur spécialisé (orthophoniste, ergothérapeute, psychomotricien, psychologue clinicien spécialisé en neuropsychologie). Il doit également prescrire des examens complémentaires pour écarter toute autre potentielle pathologie : bilan ophtalmologique/orthoptique, test d’audition, bilan psychomoteur, évaluation par un psychologue et un neuropédiatre[8]. 

Si le diagnostic est complexe, une prise en charge de l’enfant par une équipe pluridisciplinaire spécialisée peut se substituer au médecin :

  • réseaux de professionnels de santé ;

  • structure sanitaire et médico-sociale ;

  • centre de référence des troubles spécifiques du langage et des apprentissages.

Une fois le diagnostic posé, l’enfant peut bénéficier d’une prise en charge adaptée pour mener à bien sa scolarité. Selon ses besoins, il peut avoir accès à des aménagements pédagogiques, comme des outils numériques de compensation, pour garantir son inclusion scolaire. Il peut également être accompagné de nombreuses instances : une équipe éducative bienveillante, le corps associatif, des professionnels médico-sociaux et d’autres intervenants, comme Les Acteurs de l’inclusion, centre de conseil et de formation aux solutions et outils numériques pour les personnes atteintes de troubles dys. 



[2] Fédération Française des Dys, Dyslexie et dysorthographie  

[3] Fédération Francaise des Dys, Dysphasie

[4] Fédération Française des Dys, Dyspraxie  

[5] Fédération Française des Dys, Dyscalculie  

[6] Association québécoise des neuropsychologues; TDAH

[7] Association dyslexie Suisse Romande, Témoignage d'un enseignant, père d'un enfant dyslexique  

 


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